GUILLAUME MERCIER-LACOMBE
Guillaume Mercier-Lacombe
Tisser
2020, documentation photographique d’une intervention avec fil de coton et ruban d’entreposage dans ma chambre du 21 avril au 14 mai 2020
Prix "COVID-19"
Sous la forme d’une série photographique, la performance Tisser témoigne de l’actualité historique de la COVID-19. Insérée dans un contexte domestique, l’intervention dévoile mon espace privé altéré par l’isolement. Les images de surveillance cristallisent non seulement l’évolution de la performance, mais accentuent aussi la gravité de notre nouvelle histoire.
En suivant un protocole strict du 21 avril au 14 mai 2020, soit pendant l’une des périodes les plus intenses de la pandémie, je fixe un fil de coton à l’endroit où je me situe à chacune des heures. En procédant ainsi, je manifeste et souligne mes déplacements restreints. Petit au commencement de la performance, le volume de la toile tissée s’intensifie tout au long des semaines de confinement. Le réseau ainsi créé fait de plus en plus obstacle à la liberté de mouvement. Le coton, par sa propriété de s’accrocher à d’autres tissus, dont mes vêtements, ne fait qu’empirer l’impression d’être coincé dans un espace normalement délassant.
La performance Tisser n'est pas seulement une expérience physique. En effet, elle est aussi une expérience qui soulève les difficultés psychologiques du confinement. Avec la grande présence d'éléments d'usage quotidien dans ma chambre, dont le mobilier et les appareils électriques, cette pièce devient ma réalité, réduite à un seul endroit. La structure de la toile, autant que cette expérience, s'alourdit par son prolongement. Elle s'affaiblit; comme moi, elle déprime, mais devient aussi un cocon qui offre la possibilité d'en ressortir plus grand.